Bonjour. C'est une excellente question qui touche au cœur même du caractère de Dieu tel que décrit dans les écrits d'Ellen White. Analysons cela en trois parties : l'amour de Dieu pour tous, la question des favoris, et le cas spécifique de Jésus et ses disciples.
### 1. L'amour de Dieu : Inconditionnel pour la personne, mais pas pour le péché
Le principe fondamental dans les écrits d'Ellen White est que l'amour de Dieu pour l'humanité est universel et ne dépend pas du mérite de la personne. Cependant, il est crucial de faire la distinction entre l'amour pour le pécheur et l'approbation du péché.
Ellen White déclare clairement que Dieu aime la personne qui pèche, même s'Il déteste ses actions :
> "Le Christ nous enseigne à haïr le péché, tout en aimant le pécheur." (
GW 309.2)
> "Dieu aime les pécheurs, mais il hait le péché." (RH, 25 février 1902, par. 11)
Son amour n'est donc pas "différent" dans son essence ; il est toujours un amour rédempteur qui cherche à sauver. Pour le pécheur, c'est un amour qui poursuit et appelle à la repentance. Pour le juste, c'est un amour qui approuve et se réjouit du caractère transformé, mais la valeur de l'âme reste la même aux yeux de Dieu.
### 2. Dieu a-t-il des favoris ?
La réponse est un non catégorique. Ellen White insiste sur le fait que Dieu est parfaitement impartial. Il n'y a pas de caste, de race ou de statut qui rend une personne plus précieuse à Ses yeux qu'une autre.
> "Le ciel est ouvert à tous ; les invitations de la miséricorde s'adressent à tous. Dieu n'a pas de favoris." (ST, 22 septembre 1887, par. 10)
> "Aux yeux de Dieu, il n'y a ni Juif ni Grec, ni esclave ni homme libre. Tous sont rendus proches par le sang précieux du Christ." (GCB, 23 avril 1901, par. 20)
Chaque âme a une valeur infinie pour Lui, et le sacrifice du Christ a été fait pour chaque individu, sans exception.
### 3. Jésus et ses disciples favoris : Le cas de Jean
C'est le point qui semble le plus nuancé. La Bible appelle Jean "le disciple que Jésus aimait". Ellen White aborde cela non pas comme un favoritisme arbitraire, mais comme le résultat de la réceptivité de Jean à l'amour de Jésus.
Jésus aimait tous ses disciples, mais Jean était celui qui répondait le plus profondément à cet amour. Il ne s'est pas contenté de suivre Jésus ; il a cherché une communion intime avec Lui.
> "Jean était connu comme 'le disciple que Jésus aimait'. Non que Jésus ne l'aimât pas d'un amour arbitraire et exclusif, car il aimait ardemment les douze ; mais l'esprit de Jean était le plus réceptif. Il était plus jeune que ses compagnons et, avec une plus grande confiance d'enfant, il a ouvert son cœur à Jésus. Il est ainsi entré davantage en sympathie avec le Christ, et c'est par lui que les enseignements spirituels les plus profonds du Sauveur ont été communiqués au peuple." (
AA 539.3)
En d'autres termes, la "préférence" n'était pas de la part de Jésus, mais le résultat de la posture de Jean. Jean a cultivé une relation plus profonde, et Jésus a pu partager davantage avec lui. Cette même proximité était offerte à tous les autres disciples.
> "Jacques et Jean étaient au premier rang, mais Pierre et André, Philippe et Thomas, Matthieu et les autres, avaient les mêmes privilèges. Ils pouvaient tous marcher et parler avec Jésus." (ST, 27 mai 1886, par. 3)
### En résumé :
* **L'amour de Dieu est le même pour tous**, pécheurs et justes, car il est basé sur la valeur infinie de chaque âme.
* **Dieu n'a absolument aucun favori** ; Il est parfaitement impartial.
* La relation spéciale entre **Jésus et Jean n'était pas du favoritisme**, mais le fruit de la réceptivité et de la recherche de communion de la part de Jean. Cette intimité était accessible à tous ceux qui la désiraient de la même manière.
J'espère que cette explication clarifie votre question. Souhaiteriez-vous que j'approfondisse l'un de ces points ?